Parmi les nombreux styles de crawl décrits dans le livre « Le Guide du Crawl Moderne », l’un des plus spectaculaires est sans doute le crawl « hip-driven ». En français, on pourrait le traduire par le crawl guidé ou généré par le bassin.
Il s’agit pour le nageur d’initier le mouvement du roulis à partir du bassin (et non des épaules) et de véritablement venir se positionner sur le côté en s’allongeant au maximum à chaque coup de bras.
Le bassin initie le roulis avec l’aide du battement de jambes. Ainsi, tout commence d’un battement de jambes qui peut se limiter à peu de battements. Ensuite, le nageur fait pivoter son bassin, tout en allongeant bien le bras devant lui. Il se retrouve ainsi dans une position spectaculaire, positionné de côté. Pour arriver à une telle inclinaison du bassin, il faut que ce soit le bassin qui initie le roulis beaucoup plus que les épaules. Quand le nageur initie le roulis par les épaules, son bassin ne prend pas autant d’angle généralement.
Un merveilleux nageur expert du style hip-driven est le chinois Sun Yang. On voit très bien comment son mouvement se décompose sur la séquence suivante : je vous conseille d’observer les jambes et le bassin de Sun Yang avant tout :
1. En position de départ, le nageur est allongé sur le côté.
2. Sun Yang lance son mouvement de rotation du bassin avec soit 3 battements de jambes, soit un seul battement de jambes. On voit sur la photo ci-dessous son avant-dernier battement avec la jambe gauche:
3. Le dernier battement (ou l’unique battement lorsqu’il n’en fait qu’un) est effectué généralement avec plus de forces que les précédents pour augmenter la génération de puissance du bassin et la recherche d’amplitude. On voit le degré important de flexion de son genou droit pour projeter avec le plus de force possible l’eau avec sa jambe et la bascule importante du bassin qui suit :
4. A la suite de quoi, il roule très vite de l’autre côté, le bassin en premier pour se retrouver dans cette position de roulis très extrême, allongé de tout son long sur le côté, avec la plus grande extension possible du bout des doigts jusqu’aux orteils:
On voit bien sur l’image suivante la grande différence d’inclinaison des hanches entre Sun Yang (style hip driven / cercle rouge) et Yamamoto (style shoulder driven / cercle vert):
Cette technique est quasiment inconnue des nageurs récréatifs dont la quasi-totalité reste convaincu que le bassin doit rester plutôt fixe lorsqu’on crawl et que ce n’est jamais le bassin qui guide le mouvement du roulis.
Il est regrettable que si peu de nageurs connaissent ce style de crawl, le maitrisent et le pratiquent car c’est une nage extrêmement agréable et qui ouvre énormément de champ d’explorations : c’est une technique extrêmement efficace pour nager vite dès lors qu’on évite les temps morts inutiles qui freinent le nageur (en témoigne les performances du chinois Sun Yang et d’autres nageurs notamment australiens). C’est une technique extrêmement efficace aussi pour avoir un crawl très décontracté et relâché, plus méditatif (voir par exemple mon billet sur le Mizudo). Il procure d’excellentes sensations de glisse notamment. Les nageurs les moins athlétiques peuvent s’aider de petites palmes pour parfaire cette technique. En plus comme son nom l’indique, cette technique sollicite moins l’épaule ; ce sont beaucoup plus les muscles du tronc qui sont sollicités.
La méthode américaine « Total Immersion » s’est très largement inspirée du style hip-driven.
L’image de Michael Phelps est tiré du blog californiaswimtechniques.blogspot.fr consacré justement au style hip-driven et que je vous invite à lire.
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