Beaucoup de sportifs sont terriblement frustrés en natation. Ils ont beau être en bonne forme physique dans des sports d’endurance (par exemple en vélo, en course à pied). Mais en piscine, ils ont beaucoup de mal à aligner les longueurs du fait d’un essoufflement prématuré.
Je vais chercher à en expliquer les raisons possibles les plus courantes :
Raison n°1 : le manque d’horizontalité dans l’eau :
La première cause de l’essoufflement est souvent liée à une trop grande traînée dans l’eau. Le plus souvent, cela vient du fait que le bassin et les jambes du nageur en crawl s’enfoncent trop par rapport aux épaules. Le nageur positionne ainsi involontairement son corps comme une ancre qu’il va devoir tracter, ce qui évidemment va considérablement augmenter son degré d’effort et le fatiguer.
La solution : il faut impérativement améliorer son équilibre horizontal dans l’eau ; vous trouverez pleins de conseils à ce sujet dans ce blog et aussi bien sûr dans le livre « Le Guide du Crawl Moderne ». Cet équilibre se fait avant tout en accentuant l’enfoncement de la cage thoracique en roulis et en particulier de l’épaule sous-marine et également grâce à un judicieux timing des bras (les bras n’étant pas parfaitement en opposition). La position de la tête peut aussi jouer un rôle.
Raison n°2 : trop de battements de jambes :
Le battement de jambes peut être très consommateur d’énergie du fait de la masse musculaire des jambes. Si vous battez fort des jambes, vous allez augmenter considérablement votre niveau d’effort.
Si vous souhaitez garder un niveau d’effort modéré pour pouvoir nager longtemps sans vous essouffler, il est donc vivement conseillé d’avoir un battement de jambes le plus léger possible. D’ailleurs, le plus souvent, le battement de jambes du nageur récréatif lui apportera très peu de propulsion et augmentera beaucoup sa traînée. Le battement doit avant tout permettre aux jambes de rester près de la surface de l’eau dans la traînée du haut du corps. Pour réaliser cela, un battement léger et peu fatiguant doit suffire.
La solution: apprendre à avoir un battement léger pour garder les jambes près de la surface sans chercher de propulsion grâce aux jambes. Cherchez à imaginer vos chevilles liées par une corde assez courte de sorte que vos pieds restent toujours assez près les uns des autres.
Raison n°3: trop d’amplitude :
Chaque nageur doit chercher à optimiser la distance parcouru par coup de bras. Cela ne veut pas dire forcément vouloir parcourir le plus de distance possible à chaque coup de bras car, pardon de d’enfoncer une porte ouverte, mais c’est fatiguant !
L’eau est un élément qui est extrêmement dense, plus de 800 fois supérieur à la densité de l’air. Imaginez-vous courir avec une très longue foulée ou avec un braquet très important à vélo : vous pensez bien que ce serait fatiguant, voire exténuant. C’est exactement la même chose en natation mais dans des proportions bien plus importantes puisque les frottements augmentent avec le carré de la vitesse; une petite variation de vitesse va donc générer beaucoup plus de force de résistance.
En dépit de tout ce que vous avez peut être lu ou entendu ou cru percevoir de certaines vidéos, nager le crawl ne signifie pas chercher systématiquement à parcourir une très longue distance à chaque coup de bras. Cette distance doit être avant tout en rapport avec votre capacité aérobique. Si vous ressentez une fatigue et un essoufflement importants après plusieurs longueurs, c’est peut être que vous cherchez à trop forcer l’allonge à chaque coup de bras.
La solution: ne pas hésiter à réduire un peu sa distance par coups de bras si vous souhaitez pouvoir enchaîner les longueurs sans être essoufflé. Comment le faire? Essayez de trouver un nageur dans votre piscine qui nage un peu moins vite que vous et prenez son sillage. Cela va vous obliger à diminuer votre vitesse, donc soit votre cadence, soit votre amplitude, soit les deux. Essayez de jouer sur ces deux paramètres et jaugez votre ressenti. Si vous réduisez trop votre cadence, vous allez logiquement générer un temps mort dans votre nage (ce qui serait contre-productif car chaque temps mort oblige le nageur à plus réaccélérer à chaque coup de bras). En revanche, si vous réduisez votre amplitude sans réduire votre cadence ou quasiment, il est fort possible que vous atteignez justement ce niveau d’aisance respiratoire qui vous permettra d’enchaîner les longueurs. Si vous faites attention à votre ressenti musculaire, vous devriez sentir que vous forcez moins le mouvement, que vos muscles les plus sollicités (épaules, bras….) sont plus relâchés et que, donc, le degré d’effort est moindre. Au contraire, si vous sentez vos muscles étirés ou vos épaules chauffées, c’est que vous exagérez trop le mouvement. La encore, la recherche de bonnes sensations est très importante
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